pierre ce soir à Villefranche.......

Comme promis à Patrick, mon CR de Villefranche

Après une date parisienne assez frustrante, il nous restait ce fameux coup de folie, ce dernier concert de la tournée à Villefranche-sur-Saône. On peut dire que cette idée-là était plus que saugrenue, même si l'envie de faire un troisième et dernier spectacle de cette tournée-là, me trottait dans la tête depuis un bon moment. Après la date de Noisy-le-Sec et le petit pincement au cœur de la Cigale, je me suis dis que je ne pouvais pas reculer et me voilà partie pour Lyon, avec l'impression d'avoir quinze ans (même s'ils ne sont pas encore si loin de moi …), traversant la France pour voir « un chanteur (!) », comme diraient les mauvaises langues … Qu'elles continuent de parler si ça leur chante, après un week-end difficile et avant d'entamer une course folle dans les révisions, j'ai bien besoin de cette bouffée d'oxygène-là, quoi qu'on en dise.

Quand Pierre disait, en début de mois, connaître mieux la France que n'importe quel français, il avait bien raison, puisque Villefranche fait partie de ces toutes petites villes à taille humaine où quelques artistes viennent se perdre. Sauf que le cadre est extrêmement joli : la parfaite agglomération de province à proximité de tout (vous l'aurez compris, j'ai eu mon petit coup de cœur pour cet endroit). En arrivant au théâtre vers 17h30, il nous reste deux heures et demie à tuer avant le spectacle et personne n'est encore arrivé. La fatigue ayant raison de moi, on s'installe à une table de la partie bar et on attend patiemment, papotant avec l'équipe technique et administrative et passant le temps au téléphone ou le nez dans les bouquins. Nous aurons même l'occasion de voir Pierre et ses musiciens s'aventurer dans les rues à la recherche d'un restaurant lol. Vers 19h, le public commence à s'amasser dans le hall d'entrée, Patrick arrive dans la foulée, accompagné de ses amis et d'Alexandra. Pendant qu'ils font un tour au bar, on s'arrange pour garder des places près des portes et l'on espère surtout qu'il n'y aura pas trop de problèmes à l'entrée (double accès oblige). Quelques minutes plus tard, nous entrons dans la salle et nous posons au premier rang face au piano, une place de choix pour une soirée qui s'annonce prometteuse.

L'ambiance est conviviale, nous retrouvons même un spectateur nancéen qui était mon voisin il y a bientôt quatre ans à la Salle Poirel et qui reconnaît ma maman (!). La salle se remplit rapidement et le spectacle démarre vers 20h45. Bien loin de l'habituel public d'abonnés coincé et vissé à son siège, les quasi-lyonnais ont réservé un bel accueil à Pierre et à ses musiciens. Ils ont été extrêmement réceptifs et ont eu l'air d'avoir beaucoup apprécié la soirée vu les excellents échos que j'ai eu à la sortie. Il faut dire que le spectacle fut à la hauteur : dès Ces Étranges Lueurs/Le Magnétisme des Amants, la légère déception de la Cigale s'évapore, l'émotion est, à nouveau, belle et bien présente. J'ai le souffle court et le cœur battant, mon état normal au début du concert ;-) Le reste de la setlist est identique au concert de la Cigale, hormis Les Callas auxquels nous n'aurons pas droit. Pierre nous fait beaucoup rire avec quelques nouvelles anecdotes bien placées (notamment sur les parisiens un peu chiants lol), une présentation des musiciens toujours renouvelée et puis, il nous a beaucoup ému aussi, notamment lorsqu'il a remercié toute son équipe d'être là, de partager cette aventure avec lui ou lorsqu'il a parlé de cette dernière date. Ses mots étaient justes, touchants et bien sentis, saupoudrés de quelques soupçons de nostalgie.

Au-delà d'être une belle soirée musicale, Villefranche restera également celle des imprévus : pendant Nous restions là, je commence à trouver Pierre bizarre, à le sentir agacé et à me dire que quelque chose cloche. Il est contraint de baisser la chanson d'un ton, semble moins attelé à la tâche qu'à l'habitude, lutte pour se concentrer. Je pense, à la base, me faire des idées, mais il n'en est rien : alors qu'il attend le silence complet et débute les premières notes de L'Amour solaire, il s'arrête, tout d'un coup, pour nous demander s'il "n'est pas en train de rêver, quelqu'un parle depuis tout à l'heure dans la salle". On acquiesce en chœur, il est rassuré de ne pas halluciner et finit par s'adresser à la personne en question (qu'il ne voit pas), lui demandant de sortir si elle veut parler, que dans un spectacle de chanson, on essaie d'écouter un minimum (ce qui est vrai puisque la personne en question parlait depuis le tout début du spectacle), et conclut par un "alors fermez-la !" lool Au lieu de jeter un froid, son intervention a été applaudie, car, nous aussi, on n'en pouvait plus ... et a déclenché le fou rire de Josiane ! Je pense que la personne en question ne va pas regretter sa soirée … Après cet interlude, Pierre est tellement énervé qu'il en plante les paroles de L'Amour solaire en répétant deux fois de suite le même couplet.

Le reste du concert s'est passé de la même façon, avec beaucoup d'échanges verbaux entre des personnes du public et Pierre, notamment une dame qui traite Steve Caron de « beau gosse » ce à quoi Pierre rétorque qu'au Québec, « gosse » fait référence aux testicules … résultat, il part dans son délire, ce qui provoque l'hilarité générale. Sans oublier la présentation des musiciens où Philippe B. écope du surnom de Mowgli (à mon avis, ça va rester) et où je suis toujours aussi surprise de voir les réactions du public. Dans les concerts que j'ai l'habitude de faire, les musiciens sont, disons-le franchement, applaudis poliment, alors que, chez Pierre, c'est l'ovation (méritée) pour chacun d'entre eux. Cela montre vraiment qu'ils sont, avant tout, un groupe fonctionnant totalement en symbiose, je suis tout à fait curieuse de voir ce que cela peut donner avec Pierre seul derrière un piano.

Du côté des titres, il y a eu un petit changement dans les paroles de la nouvelle chanson : il a remplacé l'une des expressions avec « terre et ciel » (je ne suis plus certaine de l'intitulé exact, donc je m'abstiens de le retranscrire) par « d'un côté comme de l'autre ». La première option était plus mélodieuse à mes oreilles. Je retiens également la chanson d'Elisapie, Moi, Elsie, qui était encore plus bouleversante qu'à l'accoutumée sans oublier un 2x2 rassemblés et un Bar des Suicidés particulièrement enlevés (c'est bien simple, Pierre m'a bluffé !). Le dernier rappel et Les Vertiges d'en haut arrivent plus vite que prévu, le concert se termine assez rapidement, salué par une standing-ovation d'un public conquis.

A la fin du show et, contrairement à la Cigale où Pierre a été accaparé par les journalistes et les nombreuses personnes venues le féliciter, il a donné de son temps, signant à toutes les personnes sans exception. Pendant environ une heure, je me suis amusée à observer toutes ces personnes réclamant une dédicace, un mot, donnant leurs impressions sur un spectacle « tout neuf » pour eux, c'est toujours particulièrement plaisant à voir. Je suis passée la dernière et j'ai été très touchée qu'il me reconnaisse. Je le sentais hésitant au début, quasiment en train de me dévisager, et après lui avoir parlé du précédent concert à Noisy-le-Sec, j'ai vu son visage s'éclairer avec un "mais oui, bien sûr !". Il était extrêmement étonné de me trouver là et de savoir que l'on était également là à Paris (j'ai beaucoup aimé son "mais je ne pensais pas vous voir ici ! Je te regarde depuis tout à l'heure, mais je n'étais pas sûr") et s'est même excusé de ne pas avoir pu nous voir à la Cigale. J'en ai profité pour lui glisser quelques mots sur la nouvelle chanson et j'ai pu avoir son appréciation sur l'une des choses qui me tenait particulièrement à cœur. Une fin de soirée en forme de cerise sur un beau gâteau. Ensuite, tous les membres du forum se sont faits flashés aux côtés de Pierre, on se serait presque cru sur la Croisette (trois appareils photos quand même !) avant de le laisser rejoindre le cocktail où il était attendu (qu'il a d'ailleurs écourté assez rapidement). Avant de regagner l'hôtel, on finit par prendre un dernier verre bien mérité au bar du théâtre avant de se séparer.

Je garde un excellent souvenir de cette très belle date où Pierre était vraiment en forme, oscillant durant tout le spectacle entre humour, nostalgie, émotion, énervement, bref, un beau concentré de vie ! Globalement, je suis vraiment contente de tous ces moments passés sur cette tournée, je n'aurais jamais pensé m'embarquer dans une aventure pareille (deux concerts en octobre, trois en mars) et je ne regrette absolument pas ces instants qui ont rejoint un petit coin de mon esprit. J'attends la suite avec impatience et j'ai hâte de continuer à écrire de si beaux chapitres …

Encore des bisous à tous ceux que j'ai croisé avec plaisir durant ce petit périple ;-)