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Pierre à Beaucourt...
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La fin de l'aventure.....- Admin
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Date d'inscription : 04/01/2008
Re: BEAUCOURT
encore une fois je ne vois pas l'image et le lien
dommage
dommage
chaton- Nombre de messages : 213
Age : 52
Date d'inscription : 05/05/2009
Re: BEAUCOURT
chaton a écrit:encore une fois je ne vois pas l'image et le lien
dommage
Pour voir ces messages, il suffit de "citer" le message en appuyant sur le bouton (je vous le donne en mille) "citer". Le lien apparait alors
C'est une solution provisoire en attendant la résolution du problème
Bloum- Nombre de messages : 26
Age : 37
Date d'inscription : 16/03/2009
Re: BEAUCOURT
Par rapport à ce fameux problème de lien et d'image, normalement, ce n'est qu'une option à cocher (ou plutôt à décocher, pour le coup) dans le panneau de l'administrateur / modérateur. D'ailleurs, il n'existe que depuis la suppression des photos de Pierre et l'absence d'accès possible, pour les invités, à l'intégralité du forum.
Donc, c'est une petite option (si je me souviens bien) où il faut juste changer la confidentialité : par exemple (je ne me souviens plus de l'intitulé exact), "montrer les images / les liens à ..." et, ensuite, en face, normalement, c'est indiqué "uniquement modérateur-administrateur" ou "tous les membres".
C'est là-dessus qu'il faut jouer pour que ça fonctionne, si le forum a bien une construction identique à celle que j'ai connue
Donc, c'est une petite option (si je me souviens bien) où il faut juste changer la confidentialité : par exemple (je ne me souviens plus de l'intitulé exact), "montrer les images / les liens à ..." et, ensuite, en face, normalement, c'est indiqué "uniquement modérateur-administrateur" ou "tous les membres".
C'est là-dessus qu'il faut jouer pour que ça fonctionne, si le forum a bien une construction identique à celle que j'ai connue
Re: BEAUCOURT
Bonjour les amis(ies) de Pierre...
Je vais en parler à nouveau à Alain, cela m'ennuie beaucoup! j'espère qu'il va vite résoudre le problème!
Amitié Patrick90
Je vais en parler à nouveau à Alain, cela m'ennuie beaucoup! j'espère qu'il va vite résoudre le problème!
Amitié Patrick90
La fin de l'aventure.....- Admin
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Date d'inscription : 04/01/2008
[CR] Pierre à Beaucourt le 10 novembre 2010
SETLIST
1 - Pointant le Nord
2 – L'Amour Solaire
3 – Les perles de nos yeux
4 – Ces étranges lueurs / Le magnétisme des amants
5 – Reine Émilie
6 – Au 27-100 Rue des Partances
7 – Nous restions là
8 – Les vertiges d'en haut
9 – Petite fille laide
10 – La Boutique fantastique
11 – Moi, Elsie
12 – La date, l'heure, le moment
13 – Les lignes de ma main
14 – Nos joies répétitives
15 – Les sentiments humains
Rappel
16 – 2x2 rassemblés
17 – Au bar des suicidés
Rappel 2
18 – Les Uns contre les Autres
Chapitre I- L'AVANT
Ils sont tellement, tellement nombreux les adjectifs pouvant résumer la soirée d'hier qu'il serait presque incongru de les additionner pour former un beau collier de perles. « Magnifique », « inoubliable », « superbe », « étonnant », « drôle », « émouvant », « poignant », « percutant » font partis des dizaines de mots ayant hantés nos esprits à la sortie du spectacle. Le pari n'était pourtant pas gagné après l'effet « pétard mouillé » produit à Saint-Eustache : pour rattraper la souris dont avait accouchée la montagne, j'attendais un feu d'artifices. C'était sans compter sur le tsunami qui allait s'abattre sur nous.
Les plus beaux moments sont-ils ceux (plus ou moins) improvisés ? Souffrante depuis cinq jours, je vois, mardi soir, la soirée de Beaucourt s'éloigner de moi à grandes enjambées. Et puis, le petit miracle se produit mercredi matin : ma voix revient et, avec elle, un semblant d'énergie cherche à s'échapper cahin-caha. Il n'en faudra pas plus pour qu'additionnés à ma tristesse, ils soient le déclencheur de la journée. C'est sur les charbons ardents que je prépare sac et bagages, courant après le temps qui file déjà trop vite. Les 350 kilomètres qui nous séparent de la salle sont une horreur : le tsunami est en avance et des trombes d'eau saluent notre passage. Ajoutez-y une pincée de travaux et un soupçon d'heure d'hiver, vous obtenez un état proche de la panique et de la crispation la plus totale.
Nous finissons tout de même par arriver à Beaucourt en un seul morceau, fraîches et disposées (mon œil !). La ville impressionne par son calme, son silence, bref, elle fait partie de ces trous paumés que Pierre visite régulièrement. Nous arrivons les premières, rapidement rejointes par Emily et Sandrine, puis Pierre arrive, à son tour (nous le saluons poliment et il ne manque pas de nous souhaiter un bon show), suivi par le reste de la fine équipe. Nous attendons presque une heure dans le hall entre photos et discussions avant de pouvoir accéder à la salle.
Petite surprise pour les non-initiés en entrant, certaines places sont réservées prioritairement aux abonnés. On finit néanmoins centré au premier rang avec Patrick et Alain, alors que le reste du groupe s'installe au deuxième et troisième rang. Sauf que les chaises musicales, attraction bien connue, vont commencer et que les « je suis trop près, je suis trop loin » ne vont pas tarder à fuser du côté des abonnés. Finalement, après moult tergiversations et étant donné l'absence de quelques personnes, tout le monde se retrouve centré sur les premiers et deuxièmes rangs.
Chapitre II – LE PENDANT
Les lumières finissent par s'éteindre à 20h40 et, alors que la fumée (qui a failli nous asphyxier) se dissipe, Pierre entre en scène avec l'élégance qui le caractérise (costume et nœud-papillon, sans oublier son ami le bonnet avec qui il semble entretenir d'étroites relations). C'est « Pointant le Nord », accompagnée du petit speech d'introduction, qui ouvre le bal. On savait déjà à quel point cette chanson est exceptionnelle, mais elle touche à une émotion plus singulière dans cette interprétation dénudée. Et ces deux moments, ce titre et cet intermède, résument à eux seuls le spectacle : un mélange aigre-doux d'humour, de piques verbales extrêmement bien senties, et, en même temps, une redécouverte de ces chansons, dans un habillage sobre et poignant. Une somme parfaite de sa personnalité, battant le chaud et le froid. Avec « L'Amour solaire », on se consume comme neige au soleil devant l'intensité qui parvient jusqu'à nous. Tout est précis, sans jamais tomber dans le robotique : Pierre parvient à garder de l'humanité et de la fantaisie dans une mécanique bien huilée. Ma chanson maudite, « Les Perles de nos yeux » (qui a, d'ailleurs, perdu son titre puisque j'ai enfin pu l'entendre en live) sonne différemment à mes oreilles. Je me plais à redécouvrir le texte, à arrêter de respirer devant cette fantastique fin au piano. « Ces étranges lueurs / Le magnétisme des amants » me laisse baba et je ne peux m'empêcher de penser à Mutantès en écoutant cette petite mélodie enivrante, ce lien entre les deux titres, qui tourne comme une boucle insensée dans le documentaire. Un documentaire sur lequel il reviendra en évoquant sa mise à nu au piano et en images vue comme une démarche artistique à part entière, même s'il se remémore surtout les bourrelets qui l'ont obsédé à l'écran (n'im-por-te quoi !). Il n'oublie pas d'aborder ses dix ans de carrière, de retracer le plan qu'il avait prévu dès le début (« devenir un chanteur dépressif ») et d'avouer, en riant, avoir additionné des mots qui n'avaient rien à voir entre eux pour que ça sonne « poétique ». L'occasion d'introduire sa plus grande erreur, sa chanson « la plus joyeuse à vie », « Reine Emilie », un petit bonheur à écouter, bientôt suivie par le « 27-100 Rue des Partances ». Je ne saurais pas expliquer mon pincement au cœur à chaque fois que j'entends cette chanson, c'est comme si je la redécouvrais à l'infini, qu'elle était taillée dans l'émotion brute. C'est juste bouleversant. Dans le registre « émouvant », « Nous restions là » est placée en bonne position. Pour les sets électriques, elle faisait office de respiration nécessaire et laissait présager de la teneur des piano/solo. Elle est finalement mille fois plus que ça : quand seule la voix de Pierre s'élève, pleine de fêlures, j'ai personnellement du mal à retenir mes larmes tant l'émotion balaye tout sur son passage. Plus retenue, mais tout aussi nécessaire, « Les vertiges d'en haut » semble une passerelle vers les titres qui me faisaient trépigner d'impatience, ceux de la maquette. Et je peux dire haut et fort que je n'ai absolument pas été déçue par cette « Petite fille laide » magnifiquement présentée par Pierre (« on peut être beau, mais très con », je crois que l'on a tous envie de confirmer cette phrase !) qui amorce mon petit coup de foudre de la soirée. C'était déjà ma favorite sur la maquette tant elle m'envoie un quota d'images impressionnant et fait appel à un univers totalement onirique, mais là, j'ai été soufflée par la manière dont Pierre parvient à littéralement soulever une chansonnette vieille de dix ans. Sa dextérité au piano, son interprétation arrogante et ironique, tout y était, alors, quand Pierre s'engage sur la voie des gémissements sexuels et nous demande de lui dire qui est le plus beau et le plus élégant, « La Boutique fantastique » représente un moment-clé du spectacle. On n'arrête plus Pierre qui annonce la sublime « Moi, Elsie ». L'occasion d'un fou rire mémorable. Comme d'habitude, il présente Richard Desjardins et lorsqu'il annonce la région où il est né, Abitibi-Témiscamingue, une grande partie du public se met à rire (il faut dire que Pierre l'a prononcé tellement vite qu'il a créé un effet comique sans le vouloir), ce à quoi il rétorque que les noms français ne sont pas meilleurs que les québécois ! La fameuse chanson sur l'infanticide, « La date, l'heure, le moment » intègre le set, en toute discrétion, elle est impressionnante notamment grâce à l'interprétation suffisamment détachée de Pierre et à l'incroyable force du texte. Plus attendue, « Les Lignes de ma main » est placée juste avant « Nos joies répétitives ». Voilà bien un souvenir que je garderai précieusement du concert parisien : la première écoute de ce titre et la sensation de le trouver étrangement familier. Il y a quelque chose d'intemporel, de poignant et une réelle justesse dans cette magnifique chanson. Je crois que l'on est nombreux à être touchés en l'écoutant et il suffit de voir le regard ému de Pierre lorsqu'il l'interprète pour se persuader de son importance. « Les sentiments humains » clôt la première partie du spectacle: malgré l'arrangement au piano, on ne perd jamais de vue la rage et l'intensité qui émanent d'elle.
Le rappel commence avec « Deux par deux rassemblés » où Pierre revient sur la place prépondérante de ce titre dans sa carrière et demande au public présent de bien vouloir connaître par cœur les paroles lors de son prochain passage à Beaucourt ;-) L'occasion pour lui de nous lancer un clin d'œil particulièrement touchant en nous désignant comme ses « vrais fans », ce noyau dur comme il le dit lui-même, « ceux qu'il aime vraiment ». Même lancé dans la conversation, ça n'en reste pas moins très gratifiant et émouvant. Puis, vient le moment où l'on se lâche enfin, « Au Bar des Suicidés », la chanson qui fait du bien, la deuxième « chanson la plus joyeuse à vie (et probablement dernière) » où Pierre remplace la guitare et lance un « on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a ». Un excellent moment. Il finit par quitter la scène et on trépigne pour un nouveau rappel. J'espère secrètement le voir revenir pour « Les Uns contre les Autres », qui est l'une de mes chansons fétiches depuis ma plus tendre enfance. Souhait exprimé, souhait exaucé puisque Pierre retourne derrière son piano pour entamer ce titre incroyable, interprété avec une sobriété et une sensibilité ensorcelantes. On n'aurait pu mieux finir une telle soirée et c'est visiblement heureux que l'on échange finalement nos impressions, unanimes cette fois-ci.
Chapitre III – L'APRÈS
Une petite dizaine de minutes plus tard, Pierre vient à notre rencontre et répond volontiers à nos questions, écoute consciencieusement nos impressions, pose pour des photos et dédicace nos albums. Que dire devant tant de gentillesse et de disponibilité ? On le découvre (pour ceux qui ne le savaient pas encore ...) attentif, étonné, quasiment gêné (il nous l'avoue volontiers) de nous voir faire autant de kilomètres, attachant et très lucide dans le regard qu'il porte sur son public (Pierre ou l'art de tout dire avec un petit sourire en coin …). Après un petit moment, on choisit de regagner la sortie et de finir de papoter devant la salle. Juste un dernier mot sur le personnel de la salle, au top, tous plus adorables les uns que les autres, et sur un public d'abonnés moins sage qu'à l'accoutumée, ça fait du bien !
Après avoir discuté et résumé la soirée en long et en travers, vu Pierre partir dans sa -petite- (private joke pour ceux qui étaient présents) voiture, nous décidons de rentrer chez Patrick afin de finir une soirée qui se prolongera jusqu'à très tard dans la nuit. Les rires, les discussions et l'excellente ambiance qui régnaient entre nous resteront, en tout cas, un souvenir incroyable, c'était un régal d'être avec vous tous (même si on a failli perdre Catherine d'un étouffement prématuré dans la bataille ) !
Au final, je suis rentrée (presque) guérie, le cœur plein d'enthousiasme avec ce sourire béat que j'ai tant attendu à Paris. C'est au fin fond de la Franche-Comté que j'ai retrouvé le Pierre que j'apprécie, l'interprète, le show-man, le mélodiste, l'auteur, le pianiste, l'humain, bref, l'artiste, entourée d'une bande de joyeux lurons sacrément attachants, mine de rien. C'est en repensant à tous ces excellents moments sur le chemin du retour, parsemé d'une pluie torrentielle, que l'on comprend, une fois encore, ce qui nous fait revenir à l'infini vers cet artiste. Alors, pour conclure joliment, j'emprunterai les mots de Raphael (extraits de « C'est bon aujourd'hui » si ma mémoire ne me fait pas défaut), « Les rires sont bien là dans ma tête, il n'y a rien que je regrette ».
(Et vivement samedi !)
;-)
1 - Pointant le Nord
2 – L'Amour Solaire
3 – Les perles de nos yeux
4 – Ces étranges lueurs / Le magnétisme des amants
5 – Reine Émilie
6 – Au 27-100 Rue des Partances
7 – Nous restions là
8 – Les vertiges d'en haut
9 – Petite fille laide
10 – La Boutique fantastique
11 – Moi, Elsie
12 – La date, l'heure, le moment
13 – Les lignes de ma main
14 – Nos joies répétitives
15 – Les sentiments humains
Rappel
16 – 2x2 rassemblés
17 – Au bar des suicidés
Rappel 2
18 – Les Uns contre les Autres
Chapitre I- L'AVANT
Ils sont tellement, tellement nombreux les adjectifs pouvant résumer la soirée d'hier qu'il serait presque incongru de les additionner pour former un beau collier de perles. « Magnifique », « inoubliable », « superbe », « étonnant », « drôle », « émouvant », « poignant », « percutant » font partis des dizaines de mots ayant hantés nos esprits à la sortie du spectacle. Le pari n'était pourtant pas gagné après l'effet « pétard mouillé » produit à Saint-Eustache : pour rattraper la souris dont avait accouchée la montagne, j'attendais un feu d'artifices. C'était sans compter sur le tsunami qui allait s'abattre sur nous.
Les plus beaux moments sont-ils ceux (plus ou moins) improvisés ? Souffrante depuis cinq jours, je vois, mardi soir, la soirée de Beaucourt s'éloigner de moi à grandes enjambées. Et puis, le petit miracle se produit mercredi matin : ma voix revient et, avec elle, un semblant d'énergie cherche à s'échapper cahin-caha. Il n'en faudra pas plus pour qu'additionnés à ma tristesse, ils soient le déclencheur de la journée. C'est sur les charbons ardents que je prépare sac et bagages, courant après le temps qui file déjà trop vite. Les 350 kilomètres qui nous séparent de la salle sont une horreur : le tsunami est en avance et des trombes d'eau saluent notre passage. Ajoutez-y une pincée de travaux et un soupçon d'heure d'hiver, vous obtenez un état proche de la panique et de la crispation la plus totale.
Nous finissons tout de même par arriver à Beaucourt en un seul morceau, fraîches et disposées (mon œil !). La ville impressionne par son calme, son silence, bref, elle fait partie de ces trous paumés que Pierre visite régulièrement. Nous arrivons les premières, rapidement rejointes par Emily et Sandrine, puis Pierre arrive, à son tour (nous le saluons poliment et il ne manque pas de nous souhaiter un bon show), suivi par le reste de la fine équipe. Nous attendons presque une heure dans le hall entre photos et discussions avant de pouvoir accéder à la salle.
Petite surprise pour les non-initiés en entrant, certaines places sont réservées prioritairement aux abonnés. On finit néanmoins centré au premier rang avec Patrick et Alain, alors que le reste du groupe s'installe au deuxième et troisième rang. Sauf que les chaises musicales, attraction bien connue, vont commencer et que les « je suis trop près, je suis trop loin » ne vont pas tarder à fuser du côté des abonnés. Finalement, après moult tergiversations et étant donné l'absence de quelques personnes, tout le monde se retrouve centré sur les premiers et deuxièmes rangs.
Chapitre II – LE PENDANT
Les lumières finissent par s'éteindre à 20h40 et, alors que la fumée (qui a failli nous asphyxier) se dissipe, Pierre entre en scène avec l'élégance qui le caractérise (costume et nœud-papillon, sans oublier son ami le bonnet avec qui il semble entretenir d'étroites relations). C'est « Pointant le Nord », accompagnée du petit speech d'introduction, qui ouvre le bal. On savait déjà à quel point cette chanson est exceptionnelle, mais elle touche à une émotion plus singulière dans cette interprétation dénudée. Et ces deux moments, ce titre et cet intermède, résument à eux seuls le spectacle : un mélange aigre-doux d'humour, de piques verbales extrêmement bien senties, et, en même temps, une redécouverte de ces chansons, dans un habillage sobre et poignant. Une somme parfaite de sa personnalité, battant le chaud et le froid. Avec « L'Amour solaire », on se consume comme neige au soleil devant l'intensité qui parvient jusqu'à nous. Tout est précis, sans jamais tomber dans le robotique : Pierre parvient à garder de l'humanité et de la fantaisie dans une mécanique bien huilée. Ma chanson maudite, « Les Perles de nos yeux » (qui a, d'ailleurs, perdu son titre puisque j'ai enfin pu l'entendre en live) sonne différemment à mes oreilles. Je me plais à redécouvrir le texte, à arrêter de respirer devant cette fantastique fin au piano. « Ces étranges lueurs / Le magnétisme des amants » me laisse baba et je ne peux m'empêcher de penser à Mutantès en écoutant cette petite mélodie enivrante, ce lien entre les deux titres, qui tourne comme une boucle insensée dans le documentaire. Un documentaire sur lequel il reviendra en évoquant sa mise à nu au piano et en images vue comme une démarche artistique à part entière, même s'il se remémore surtout les bourrelets qui l'ont obsédé à l'écran (n'im-por-te quoi !). Il n'oublie pas d'aborder ses dix ans de carrière, de retracer le plan qu'il avait prévu dès le début (« devenir un chanteur dépressif ») et d'avouer, en riant, avoir additionné des mots qui n'avaient rien à voir entre eux pour que ça sonne « poétique ». L'occasion d'introduire sa plus grande erreur, sa chanson « la plus joyeuse à vie », « Reine Emilie », un petit bonheur à écouter, bientôt suivie par le « 27-100 Rue des Partances ». Je ne saurais pas expliquer mon pincement au cœur à chaque fois que j'entends cette chanson, c'est comme si je la redécouvrais à l'infini, qu'elle était taillée dans l'émotion brute. C'est juste bouleversant. Dans le registre « émouvant », « Nous restions là » est placée en bonne position. Pour les sets électriques, elle faisait office de respiration nécessaire et laissait présager de la teneur des piano/solo. Elle est finalement mille fois plus que ça : quand seule la voix de Pierre s'élève, pleine de fêlures, j'ai personnellement du mal à retenir mes larmes tant l'émotion balaye tout sur son passage. Plus retenue, mais tout aussi nécessaire, « Les vertiges d'en haut » semble une passerelle vers les titres qui me faisaient trépigner d'impatience, ceux de la maquette. Et je peux dire haut et fort que je n'ai absolument pas été déçue par cette « Petite fille laide » magnifiquement présentée par Pierre (« on peut être beau, mais très con », je crois que l'on a tous envie de confirmer cette phrase !) qui amorce mon petit coup de foudre de la soirée. C'était déjà ma favorite sur la maquette tant elle m'envoie un quota d'images impressionnant et fait appel à un univers totalement onirique, mais là, j'ai été soufflée par la manière dont Pierre parvient à littéralement soulever une chansonnette vieille de dix ans. Sa dextérité au piano, son interprétation arrogante et ironique, tout y était, alors, quand Pierre s'engage sur la voie des gémissements sexuels et nous demande de lui dire qui est le plus beau et le plus élégant, « La Boutique fantastique » représente un moment-clé du spectacle. On n'arrête plus Pierre qui annonce la sublime « Moi, Elsie ». L'occasion d'un fou rire mémorable. Comme d'habitude, il présente Richard Desjardins et lorsqu'il annonce la région où il est né, Abitibi-Témiscamingue, une grande partie du public se met à rire (il faut dire que Pierre l'a prononcé tellement vite qu'il a créé un effet comique sans le vouloir), ce à quoi il rétorque que les noms français ne sont pas meilleurs que les québécois ! La fameuse chanson sur l'infanticide, « La date, l'heure, le moment » intègre le set, en toute discrétion, elle est impressionnante notamment grâce à l'interprétation suffisamment détachée de Pierre et à l'incroyable force du texte. Plus attendue, « Les Lignes de ma main » est placée juste avant « Nos joies répétitives ». Voilà bien un souvenir que je garderai précieusement du concert parisien : la première écoute de ce titre et la sensation de le trouver étrangement familier. Il y a quelque chose d'intemporel, de poignant et une réelle justesse dans cette magnifique chanson. Je crois que l'on est nombreux à être touchés en l'écoutant et il suffit de voir le regard ému de Pierre lorsqu'il l'interprète pour se persuader de son importance. « Les sentiments humains » clôt la première partie du spectacle: malgré l'arrangement au piano, on ne perd jamais de vue la rage et l'intensité qui émanent d'elle.
Le rappel commence avec « Deux par deux rassemblés » où Pierre revient sur la place prépondérante de ce titre dans sa carrière et demande au public présent de bien vouloir connaître par cœur les paroles lors de son prochain passage à Beaucourt ;-) L'occasion pour lui de nous lancer un clin d'œil particulièrement touchant en nous désignant comme ses « vrais fans », ce noyau dur comme il le dit lui-même, « ceux qu'il aime vraiment ». Même lancé dans la conversation, ça n'en reste pas moins très gratifiant et émouvant. Puis, vient le moment où l'on se lâche enfin, « Au Bar des Suicidés », la chanson qui fait du bien, la deuxième « chanson la plus joyeuse à vie (et probablement dernière) » où Pierre remplace la guitare et lance un « on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a ». Un excellent moment. Il finit par quitter la scène et on trépigne pour un nouveau rappel. J'espère secrètement le voir revenir pour « Les Uns contre les Autres », qui est l'une de mes chansons fétiches depuis ma plus tendre enfance. Souhait exprimé, souhait exaucé puisque Pierre retourne derrière son piano pour entamer ce titre incroyable, interprété avec une sobriété et une sensibilité ensorcelantes. On n'aurait pu mieux finir une telle soirée et c'est visiblement heureux que l'on échange finalement nos impressions, unanimes cette fois-ci.
Chapitre III – L'APRÈS
Une petite dizaine de minutes plus tard, Pierre vient à notre rencontre et répond volontiers à nos questions, écoute consciencieusement nos impressions, pose pour des photos et dédicace nos albums. Que dire devant tant de gentillesse et de disponibilité ? On le découvre (pour ceux qui ne le savaient pas encore ...) attentif, étonné, quasiment gêné (il nous l'avoue volontiers) de nous voir faire autant de kilomètres, attachant et très lucide dans le regard qu'il porte sur son public (Pierre ou l'art de tout dire avec un petit sourire en coin …). Après un petit moment, on choisit de regagner la sortie et de finir de papoter devant la salle. Juste un dernier mot sur le personnel de la salle, au top, tous plus adorables les uns que les autres, et sur un public d'abonnés moins sage qu'à l'accoutumée, ça fait du bien !
Après avoir discuté et résumé la soirée en long et en travers, vu Pierre partir dans sa -petite- (private joke pour ceux qui étaient présents) voiture, nous décidons de rentrer chez Patrick afin de finir une soirée qui se prolongera jusqu'à très tard dans la nuit. Les rires, les discussions et l'excellente ambiance qui régnaient entre nous resteront, en tout cas, un souvenir incroyable, c'était un régal d'être avec vous tous (même si on a failli perdre Catherine d'un étouffement prématuré dans la bataille ) !
Au final, je suis rentrée (presque) guérie, le cœur plein d'enthousiasme avec ce sourire béat que j'ai tant attendu à Paris. C'est au fin fond de la Franche-Comté que j'ai retrouvé le Pierre que j'apprécie, l'interprète, le show-man, le mélodiste, l'auteur, le pianiste, l'humain, bref, l'artiste, entourée d'une bande de joyeux lurons sacrément attachants, mine de rien. C'est en repensant à tous ces excellents moments sur le chemin du retour, parsemé d'une pluie torrentielle, que l'on comprend, une fois encore, ce qui nous fait revenir à l'infini vers cet artiste. Alors, pour conclure joliment, j'emprunterai les mots de Raphael (extraits de « C'est bon aujourd'hui » si ma mémoire ne me fait pas défaut), « Les rires sont bien là dans ma tête, il n'y a rien que je regrette ».
(Et vivement samedi !)
;-)
Merciiiii!
Merci beaucoup. En vous lisant j'ai revu ce spectacle que j'ai déjà vu deux fois sans les nouvelles chansons. Troisième fois en mars ça va être super bon. Vous écrivez très bien; j'ai senti toutes les émotions que procurent ces si belles chansons. Pierre c'est le meilleur !
grmaman- Nombre de messages : 125
Age : 79
Date d'inscription : 22/08/2009
Re: BEAUCOURT
Merci pour ce super compte-rendu Céline !
J'espère que les nouvelles chansons seront enregistrées pour l'album live.
J'espère que les nouvelles chansons seront enregistrées pour l'album live.
momento- Nombre de messages : 80
Age : 42
Date d'inscription : 10/02/2010
Re: BEAUCOURT
merveilleux compte rendu qui resume tres bien et beaucoup mieux que j'aurais pu le dire la soirée que nous avons vécue
j'avais deja failli deperir de rire pendant le concert
franchement ce concert etait merveilleux
merci a tous les presents de beaucourt pour m'avoir convaincu de me laisser et de vous suivre a strasbourg
je pense que ce sera aussi memorable
j'avais deja failli deperir de rire pendant le concert
franchement ce concert etait merveilleux
merci a tous les presents de beaucourt pour m'avoir convaincu de me laisser et de vous suivre a strasbourg
je pense que ce sera aussi memorable
chaton- Nombre de messages : 213
Age : 52
Date d'inscription : 05/05/2009
Re: BEAUCOURT
Merci Céline pour ce super compte rendu.!!!
vivement demain pour vivre ce fabuleux concert.
vivement demain pour vivre ce fabuleux concert.
*pauline*- Nombre de messages : 6
Age : 44
Date d'inscription : 30/03/2010
Re: BEAUCOURT
Magnifique compte-rendu! Déjà pigiste aux Inrocks ou à Télérama j'imagine???
Flo- Nombre de messages : 69
Age : 49
Date d'inscription : 29/09/2009
Re: BEAUCOURT
Flo a écrit:Magnifique compte-rendu! Déjà pigiste aux Inrocks ou à Télérama j'imagine???
C'est probablement un de mes buts les plus chers dans la vie : pouvoir travailler au sein de ces journaux, donc, c'est un commentaire qui me touche
Merci à tous pour vos petits mots, en tout cas, si j'ai réussi à vous faire "vivre" le concert, le pari est gagné
Re: BEAUCOURT
Et bien je ne suis pas le génie de la lampe... Mais si ça ne tenait qu'à moi le voeu serait exaucé!!!
Je veux bien être cobaye pour tous les autres futurs éventuels articles! /;op
Je veux bien être cobaye pour tous les autres futurs éventuels articles! /;op
Flo- Nombre de messages : 69
Age : 49
Date d'inscription : 29/09/2009
Re: BEAUCOURT
Flo a écrit:Je veux bien être cobaye pour tous les autres futurs éventuels articles! /;op
Tu vas avoir du travail, Flo, vu que j'écris sans arrêt, mais pourquoi pas
Re: BEAUCOURT
C'est un bon début! merci mon ami.....
La fin de l'aventure.....- Admin
- Nombre de messages : 1815
Age : 44
Date d'inscription : 04/01/2008
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